- aoûter
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⇒AOÛTER, verbe.I.— Emploi trans., vx et région. Moissonner, récolter :• 1. Faucher, fener, aouster, vendanger.VERR.-ON. t. 1 1908, p. 40.II.— Emploi intrans.— HORTIC. Parvenir à maturation, atteindre son complet développement :• 2. On apportera la plus scrupuleuse attention pour n'acquérir que des semences de la dernière récolte, qui auront été bien aoûtées, et qui seront parfaitement saines : celles qui se trouveraient ridées, ou piquées par des insectes, seront soigneusement exclues, non-seulement comme inutiles, mais même comme nuisibles à la conservation des autres.Voyage de La Pérouse autour du monde, t. 1, 1797, p. 207.♦ P. ext., ARBORIC. [En parlant de rameaux, de bourgeons] Passer à l'état ligneux. [S'emploie souvent, dans ce cas, à la forme pronominale] ,,On dit vulgairement que les bourgeons aoûtent, ou mieux qu'ils s'aoûtent, se fortifient.`` (LITTRÉ).Rem. 1. Les céréales, de nombreux fruits et légumes étant en pleine maturité au mois d'août, ce verbe a pu s'employer en arboric. pour signifier que le bois des rameaux a atteint un développement tel qu'il peut survivre pendant la mauvaise saison, c.-à-d. qu'il s'est endurci, et ceci non seulement pendant le mois d'août mais durant tout l'été et plus gén. avant la saison d'hiver. 2. Ac. Compl. 1842 attribue à chaque emploi (supra I et II) un art. distinct : aouster. ,,Faire la moisson, les travaux du mois d'août`` et aoûter (s'). ,,Se durcir, se perfectionner en parlant des bourgeons.``PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[aute] ou [ute]. PASSY 1914 transcrit le mot par [au-] : BARBEAU-RODHE 1930 donne les 2 possibilités de prononc. par [au] ou [u] (pour une prononc. par [u], cf. aussi QUILLET 1965, par [au], Lar. encyclop.).2. Hist. — Les dict. du XIXe s. donnent tous la prononc. par [au], exceptés LAND. 1834 et DG qui notent [u]. Ac. Compl. 1842 réserve encore une vedette de renvoi à la forme anc. aouster (pour les rem. de FOUCHÉ et de MART. au sujet de ce mot, cf. août).ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1160-1170 « moissonner, récolter » (BÉROUL, Tristan, éd. E. Muret, 1775 ds T.-L. : En icel tens que l'en aoste, Un poi apres la pentecoste) — 1611, COTGR.; 2. 1571 agric. aousté part. passé adj. « mûri » (M. DE LA PORTE, Epithetes, 52 v° ds HUG. : Blé ou Bled. Jaune ou jaunissant, frumenteux ... aousté); 1690 arboric. (FUR.).Dér. de août; dés. -er.BBG. — CHESN. 1857. — FÉN. 1970. — Forest. 1946. — Mots rares 1965. — PLOWERT 1968 [1888]. — RHEIMS 1969.aoûter [aute; ute] v. tr. et intr.ÉTYM. Fin XIIe, aoster; de août.❖1 Vx ou régional. « Faire l'août », moissonner.2 V. intr. (usité surtout au passif). Mûrir par la chaleur (d'août).——————s'aoûter v. pron.♦ Arbor. Se dit des rameaux dont les tissus se transforment en tissus ligneux.——————aoûté, ée p. p. adj.ÉTYM. (1571).♦ Parfaitement développé. — Arbor. Transformé en tissu ligneux. || L'écorce d'un rameau aoûté est bien différenciée du bois.♦ N. m. || L'aoûté : le degré de développement, de maturité d'une plante aoûtée, d'un tissu végétal aoûté.0 Les bourgeons n'étant pas parvenus à ce degré de maturité que les jardiniers appellent aoûté (…)Buffon, Expériences sur les végétaux, 4e mémoire.❖DÉR. Aoûtage, aoûtement.
Encyclopédie Universelle. 2012.